La révolution sexuelle

Le sexe. Le mot est dit, il est tombé, il n’est pas interdit. Le sexe existe depuis toujours, depuis l’apparition des premiers êtres vivants sur la Terre. Chaque créature vivante a besoin du sexe opposé pour pouvoir se reproduire, pour pouvoir perpétuer son existence. C’est donc un sujet essentiel à la vie tout comme le fait de manger, de boire ou de réagir face au danger. On peut même dire qu’il s’agit de l’un des besoins primordiaux pour la conservation d’une espèce. Dans notre histoire, le sexe a permis à l’être humain de survivre, de persister sur Terre et de continuer à exister au travers des âges et cela malgré les maladies, les guerres ou les éléments comme le feu, les ouragans, les tsunamis… Le sexe a donc toujours été au service de la démographie. Il est, de plus, inévitablement lié à la place de la femme dans la société car c’est à elle qu’incombe la lourde tâche de créer et de porter la vie en son sein durant environ 9 mois.

A l’heure actuelle, le sexe a évolué et la place de la femme n’est plus la même que celle qu’elle occupait par le passé. Nous devons cette évolution à l’avancement de la médecine, à la mondialisation des préservatifs mais, également, à un grand mouvement dont tout le monde n’a pas forcément entendu parlé mais dont chacun connaît quelques faits. C’est la révolution sexuelle (également appelée la libération sexuelle à partir des années 1970).

La révolution sexuelle/la liberté sexuelle, kesako ? 

La révolution sexuelle, c’est l’émancipation de la femme mais il ne s’agit pas uniquement de cela. Elle est aussi mère de lois comme celle sur l’avortement dont on entend toujours parler. Elle prône également l’égalité des sexes, la reconnaissance d’une sexualité non-procréatrice, les droits LGBT… Cette liberté sexuelle fait partie du mouvement hippie, d’un mouvement allant à l’encontre de la culture « normative ». Outre cela, la révolution sexuelle c’est aussi le mélange de deux idées contraires : la sexualisation des corps mais aussi la non-sexualisation des corps. Cela peut sembler assez étrange comme concept mais force est de constater qu’en prônant le sexe pour le plaisir et les bienfaits de la masturbation, il y a eu une certaine sexualisation du corps de créée mais, pour autant, le phénomène contraire est apparu. Le désir de normaliser les corps sans les sexualiser. Ce désir de rendre normal et commun le besoin que peut éprouver l’humain d’avoir envie de profiter des plaisirs de la chaire.

 

Summer of love

Le Summer of love, c’est l’été 1967. Environ 20 ans plus tôt avait lieu le très célèbre baby-boom, grande vague de naissance suivant la Seconde Guerre Mondiale observée dans le monde entier. Le Summer of love regroupe en particularité les événements qui se sont déroulés, dans un premier temps, dans le quartier de Haight-Ashbury à San Francisco en Californie.

Tout a commencé en janvier 1967, lors du Human Be-In. Cet événement a propulsé le mouvement hippie sur les devants de la scène. Mouvement naissant et contre-culture, il a rapidement fait le tour du monde. Cette médiatisation l’a fait connaître et a permis à de nombreuses personnes de le rejoindre ou, au moins, de s’y intéresser.

Haight-Ashbury, lieu devenu la place forte du mouvement a connu une véritable hausse de la population dès le printemps avec le début des vacances scolaires. Ce fourmillement a rapidement attiré les lumières des projecteurs pour devenir le lieu de rencontre de plus de 200 000 jeunes originaires des quatre coins du monde. Si, au point de départ, tout semblait bien se dérouler, rapidement la surpopulation s’est traduite par des problèmes de logement, de drogue ou de hausse de la criminalité. Rapidement, les jeunes ont préféré retourner chez eux et reprendre leurs études, forts de principes nouveaux quant à la liberté de profiter de la vie. Si le départ de toutes ces personnes marque la fin du Summer of love, célébrée le 6 octobre 1967 avec une parodie de funérailles, il marque également la dispersion du mouvement hippie et des idées de liberté sexuelle à travers le monde entier.

La liberté sexuelle de nos jours

Instagram, TikTok, Twitter… les moyens sont nombreux pour avoir un regard sur le monde et converser avec des internautes. Ces réseaux sociaux numériques ont permis la démocratisation d’une plateforme qui a vu le jour en 2016 : OnlyFans. De prime abord, il s’agit d’un service d’hébergement en ligne rendant accessible un contenu audio-visuelle contre une rémunération aux abonnés. Rapidement, elle est devenue un moyen de gagner de l’argent contre des photographies et des vidéos équivoques. A la suite de cette nouvelle utilisation, de nombreuses femmes ont été victimes d’insultes et qualifiées de prostituées car dévoilant leur corps contre de l’argent. Plusieurs internautes ont rapidement commencé à prendre le rôle de porte-parole afin de décrédibiliser les propos injurieux à l’encontre de ces victimes. « La prostitution est le plus vieux métier du monde », « On fait ce qu’on veut de notre corps », « Ceux qui nous insultent sont aussi ceux qui se masturbent sur nos photos ». Des phrases fortes, des phrases profondes mais sont-elles fausses pour autant ?

Cependant, ce n’est pas le seul fait qui, ces dernières années, a su se démarquer. On peut très facilement parler de la polémique autour de la « tenue républicaine », une polémique demandant aux collégiens et lycéens de ne plus porter de tenues jugées provocantes et inappropriées dans les enceintes scolaires. Cette polémique rejoint celle de la démocratisation du maquillage sur les personnes de sexe masculin ou encore le fait qu’il ne soit en rien choquant de voir un garçon porter un crop-top ( t-shirt court dévoilant le nombril et une partie du ventre). En fait notable, nous pouvons aussi relever le célèbre mouvement « no bra » ou « free the nipple » mais aussi la normalisation de la pilosité chez les femmes.

 

Plus discrète et souvent comparée au féminisme, la liberté sexuelle actuelle tend à faire accepter à la société les différentes pratiques sexuelles mais engage également les citoyens à normaliser les métiers du sexe, le corps humain, le droit à la stérilisation des femmes désireuses d’avoir recours à cette pratique ou encore le fait qu’il faille vaincre les stéréotypes de genre.

Il semble alors bon de se demander si, sans le voir, chaque jour nous rapproche d’une nouvelle révolution sexuelle pour finir ce qu’avait commencé la première en offrant aux femmes un droit de regard.

 Grands faits entourant la révolution

  • Droit de vote aux femmes en 1944
  • L’émergence du cinéma érotique à partir des années 1950
  • Création de Playboy, première revue pornographique en 1953
  • La création du planning familial en 1960
  • L’ouverture du premier sex-shop en 1962
  • La légalisation de la contraception féminine en France en 1967, appliquée dès 1974
  • Loi Veil sur l’interruption volontaire de grossesse en 1975
  • L’apparition de la notion de viol dans le code pénal en 1980

Œuvres et documents à voir, lire, écouter

  • La Garçonne, roman de Victor Margueritte publié en 1922
  • Et Dieu … Créa la femme, film de 1956 avec Brigitte Bardot
  • I Want to Break Free, titre de Queen dont la première partition date de 1984
  • Pendant 24h, Grand Corps Malade et Suzanne en 2020
  • La chaîne de Krokoku sur YouTube

Laetitia Blondeau


Sources :

Simon, Patrick. « Révolution sexuelle ou individualisation de la sexualité ? Entretien avec Michel Bozon », Mouvements, vol. no20, no. 2, 2002, pp. 15-22.

Révolution sexuelle – Contraception féminine, Wikipédia

Le no-bra : a-t-on besoin qu’on nous dise de ne plus porter de soutif ? Lebonbon.fr

Liberté, égalité, sexualité, France TV Info

Le zoom de la rédaction, France Inter

Histoire du planning familial de sa création à 1967

The Summer of Love, an epic tipping point for music and youth culture, The San Diego Union-Tribune

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