La cause animale dans la culture

Les premières victimes des influences humaines sur l’environnement sont, c’est bien connu, les animaux. Entre perte d’habitat, pollution, changement climatique, braconnage, surpêche, exploitation… nombreuses sont les espèces disparues, ou en cours d’extinction, à cause de l’Homme.

Koala, Kakapo, Quokka, Panthère des Neiges, Diable de Tazmanie, Panda Géant, Pangolin de Chine, Dhole, Macaque de Barbarie, Aigle Impérial
Koala, Kakapo, Quokka, Panthère des Neiges, Diable de Tazmanie, Panda Géant, Pangolin de Chine, Dhole, Macaque de Barbarie, Aigle Impérial

 

Pour rappel, les animaux comptent les classes des mammifères, des oiseaux, des reptiles, des poissons, des amphibiens, et un grand nombre d’invertébrés dont font partie notamment les insectes et les coraux. D’après Futura Planète, ce sont ainsi, en 2020, sur 128 918 espèces observées, 35 765 qui sont en danger d’extinction, et 982 éteintes. Nous sommes malheureusement très loin de pouvoir avoir des données concrètes, puisqu’on estime qu’il y aurait 7,8 millions d’espèces animales sur la planète, dont 953 434 ont été décrites et classées. On estime qu’environ 26% des mammifères et 13% des oiseaux seraient menacés d’extinction. Difficile donc de connaître la véritable évolution des populations animales, et, d’après certains biologistes, ce seraient 100 espèces animales qui disparaîtraient chaque jour. Bilan alarmiste, que des centaines d’associations tentent de partager chaque jour. 

Mais bon, des chiffres et du blabla, c’est intéressant uniquement pour ceux que ça intéresse. 

C’est ce qu’ont compris de nombreux artistes, qui cherchent à sensibiliser le plus grand nombre aux problématiques animales, en utilisant des caricatures, des sculptures, des photographies… 

Parce que pourquoi utiliser des chiffres, quand on peut, par exemple…

  • faire d’une pierre deux coups en utilisant des déchets pour parler des espèces menacées :
"Bee", Bordalo II
« Bee », Bordalo II

Artur Bordalo, dit “Bordalo II”, est un street artiste portugais, engagé pour la cause animale, qui récupère des déchets pour créer des sculptures d’animaux

Il a créé cette sculpture d’abeille en 2016 à Lisbonne, à partir de déchets qu’il a accumulés. Grâce à celle-ci, Bordalo II parle, sans dire un mot, de l’état de la population des abeilles. 

Classée espèce en danger, l’abeille subit depuis des décennies les frasques des humains, avec la pollution, le développement de la monoculture, l’utilisation des pesticides, les virus et parasites… Elle fait pourtant partie des animaux les plus essentiels à la vie sur Terre, grâce à la pollinisation qu’elle effectue (la pyramide du règne animal, tout ça). 

La jolie sculpture de Bordalo II dénonce, d’une part, le consumérisme humain (j’achète, j’utilise, je jette), et d’autre part son impact sur la faune et la flore.

  • faire un film qui dénonce le marché noir aux animaux :
Racing Extinction, Louie Psihoyos, 2016
Racing Extinction, Louie Psihoyos, 2016

Le film Racing Extinction de Louie Psihoyos, sorti début 2016, est un docu-fiction dans lequel une équipe de scientifiques infiltre des marchés noirs et cherche à établir un rapport entre les émissions de carbone et l’extinction d’espèces.

Il s’agit d’un film cru, qui est là pour montrer la réalité derrière le braconnage, la vente illégale d’espèces en danger, l’exploitation animale ; en bref les actes dont sont victimes les animaux.  

  • passer des années à voyager dans le but de prendre des animaux en danger en photo :
Gharial Indien. Il en reste moins de 235 individus.
Gharial Indien. Il en reste moins de 235 individus.

Le photographe britannique Tim Flach a passé deux ans à voyager autour du globe, cherchant à photographier des espèces en danger d’extinction. Il a réussi à prendre des clichés tous plus beaux les uns que les autres, et a intitulé sa série “Endangered”. Grâce à ces clichés, nous pouvons mettre un “visage” sur un nom et nous rendre compte que chacun des animaux photographiés est en danger d’extinction : si je vous dis que le Gharial Indien est en danger, vous serez forcément moins impactés que si je vous montrais une photo en vous disant “Cet animal sera éteint dans quelques années”.

  • créer des illustrations montrant pourquoi des espèces sont prisées par des braconniers :
Rhinocéros, Sonny, 2018
Rhinocéros, Sonny, 2018

 

L’artiste Sonny a dévoilé en 2018 une série de tableaux ayant pour thème les parties du corps des animaux prisés par les braconniers. 

Il peint notamment un gorille, un éléphant, un rhinocéros, un loup, un panda géant, et de nombreuses autres espèces en danger pour cause de braconnage. Les parties en or sur les animaux représentent la raison pour laquelle ceux-ci sont chassés par les braconniers : la corne du rhinocéros, les défenses de l’éléphant, etc. 

Pour donner un exemple, le dernier Rhinocéros Blanc du Nord mâle s’est éteint en 2018, laissant derrière lui les deux dernières femelles de sa sous-espèce. Cela ne peut signifier qu’une chose : au décès des ces dernières, c’est toute la sous-espèce qui s’éteindra.
En
1960, 2360 individus de cette sous-espèce vivaient à l’état sauvage. C’est un drame qui s’explique par le braconnage qui fait des milliers de décès par an chez les animaux concernés.

Mais bon, puisque les cornes de rhinocéros sont aphrodisiaques et ont des vertus thérapeutiques, ça peut bien excuser l’extermination de deux trois sous-espèces, pas vrai ?

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L’art et la culture sont ici des moyens de s’exprimer sur des causes que l’on a à cœur, pour les partager à d’autres personnes qui y sont sensibles, ou susceptibles de l’être. Le but des différents artistes engagés est de créer des œuvres accessibles au plus grand nombre sans que le message ne soit modifié ou mal interprété. On cherche ici à choquer, à marquer le spectateur, à ce que l’on se rappelle du message passé. Plus les populations seront au courant de ce qu’il se passe, plus elles pourront faire pression sur les lobbies et gouvernements pour changer les mentalités. 

Après tout, c’est peut-être bien ce qu’il nous faut pour protéger ces êtres qui sont chers à la planète. 

 

[Pour en découvrir plus, visitez l’exposition “La biodiversité aux portes de l’université » concoctée par des étudiants de L3 Écologie et Biologie des Organismes, à la BU Médecine Pharmacie !]

 

– Alicia ASTORGUES, chargée de Graphisme et Webmaster.

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