La Terre n’a pas attendu la présence de l’Homme pour respirer, mais c’est malheureusement lui qui l’étouffe aujourd’hui.
La pollution due aux déchets laisse des souvenirs à l’environnement, mais pas des si joyeux. Que ce soit sur la terre ou dans la mer (et même dans l’espace maintenant), on retrouve le fléau d’une société qui consomme sans cesse, sans forcément réfléchir à la gestion de ses déchets.
Cette pollution affecte fortement la planète, certains pays retrouvent de nombreux déchets dans leur forêt, d’autres voient naître des montagnes de déchets dans leur paysage, tandis que les mers et océans sont envahis à la surface comme en profondeur. La liste est encore bien longue mais le bilan, lui, est le même : la gestion des déchets représente une urgence environnementale. La faune et la flore sont alors les premières victimes de cette pollution. Vous avez sûrement pu voir des photos de tortues coincées dans des filets de pêche ou bien d’oiseaux piquants dans des déchets plastiques. Ce ne sont que deux exemples parmi les 1,5 millions d’animaux qui meurent par an à cause de cette pollution.
Cela est dénoncé par beaucoup, certains vont ainsi utiliser l’art comme un outil de sensibilisation, à leur manière et à travers différents supports.
Afin de surprendre le public et de mieux le toucher, les artistes misent sur l’originalité de leur style. Il est intéressant de voir comment ces artistes vont chercher à sensibiliser mais aussi par quels moyens ?
La photographie comme outil de dénonciation.
Cette œuvre est belle est bien une photographie. L’artiste Benjamin Von Wong crée un décor de toute pièce afin de faire réagir son public face aux problèmes environnementaux, et plus particulièrement ici face à la surproduction de déchets. C’est ainsi en utilisant 168 000 pailles en plastiques que le photographe a pu réaliser cette vague géante haute de 3,3 mètres et s’étendant sur près de 11 mètres. Cette œuvre, baptisée Strawpocalypse, a nécessité 6 mois de récolte de ces déchets plastiques avant d’être lavés puis triés par couleur. Il s’agit d’une installation exceptionnelle porteuse d’un message fort et engagé.
Cet artiste pointe souvent du doigt ces problématiques à travers la photographie, on retrouve ainsi de nombreuses de ses œuvres comme le robinet géant ou bien la mise en scène d’une sirène échouée.
Entre peinture et photographie.
Quand Mariah Reading nous livre son amour pour la nature et sa passion pour l’art, nous pouvons assister à un résultat époustouflant. Ce n’est pas tout, puisque l’histoire de ces créations laisse un message tout aussi intéressant. En effet, cette artiste est garde forestière et a donc l’habitude de réaliser de longues marches dans la nature. C’est au cours de ces balades qu’elle réalise ses œuvres, elle ramasse alors les déchets qu’elle peut trouver sur son chemin pour les transformer en un tableau vivant. Elle crée alors une illusion avec le paysage, qu’elle partage ensuite sur ses réseaux sociaux !
Son objectif est alors clair : donner une seconde vie aux déchets tout en sensibilisant à la pollution.
Le déchet dans la décoration.
Des déchets ? Et oui, aussi étonnant que cela puisse paraître, ces fleurs sont travaillées à partir de déchets. L’artiste français William Amor crée plus que des fleurs, il crée une poésie porteuse de message. Initialement issu de la campagne, la nature lui manquait beaucoup en ville, il a alors trouvé une belle manière de faire pousser ses propres fleurs à partir de déchets. C’est avec délicatesse et passion qu’il donne vie à ses variétés botaniques afin de sensibiliser sur la surproduction de déchets par rapport à la nature. Depuis, il a pu collaborer pour de grands lieux, comme le Grand Palais, ou bien de grandes marques comme Kenzo.
C’est à travers leur style que ces artistes ont placé le déchet au centre de leur art. De plus en plus nombreux à suivre cette démarche artistique, ils partagent la volonté de sensibiliser sur la gestion des déchets en partageant leur passion. Depuis des années, les associations poursuivent ce combat afin d’alerter le monde sur les conséquences de sa consommation. Peu y arrivent, l’art jouerait alors un rôle de médiateur qui porte avec lui un message fort et poétique plus écouté.
Cela questionne tout de même sur la réception du message par l’Homme. Peu touché par les informations brutes, il lui faut une mise en scène, un passage du « moche » au « beau » ou encore du talent, pour que celui-ci ouvre les yeux sur cette cause ?
– Dan Zeggaï, Chargé Événementiel et Instagram