Les mobilités douces et les Commute Sketches

La définition de mobilité douce en termes de transports est large : elle englobe à la fois les voies de déplacement ne nécessitant que de l’énergie humaine comme la marche à pied, le vélo, la trottinette ou encore les rollers et le skateboard… Mais s’insère également dans cette notion chaque moyen de mobilité commun ou individuel permettant de réduire les émissions de CO2. Face aux enjeux environnementaux actuels, les politiques d’incitation à ces pratiques se multiplient au niveau territorial, le vrai défi se portant alors sur la quête d’une unité nationale dans la lutte pour des déplacements moins destructeurs

Alors, comment vous déplacez-vous pour vos trajets quotidiens ? En 2021 en France, c’est encore près de 75% de la population qui a selon l’INSEE un recours automatique à la voiture pour aller travailler à moins de 150 kilomètres de leur domicile. Malgré les récentes hausses et évolutions dans le choix de ces usages, les changements, bien que réels, sont limités et peinent à réformer vraiment les transports pour demain. Si l’on ne peut qu’applaudir l’essor de la mobilité partagée et des transports individuels non carbonés, l’automobile ne laisse pas sa place de premier mode de déplacement des Français. Quotidiennement, le citoyen fait donc le choix aveugle du confort individuel dans un monde de paresse active généralisée. 

À l’observation de ces chiffres décevants, nombreux ne perdent néanmoins pas de vue ce défi écologique des nouvelles mobilités que le gouvernement semble vouloir placer en tête de liste de son programme. 

Le vélo s’impose ainsi comme l’habitude établie des citadins des villes novatrices comme Grenoble ou Strasbourg, impliquées activement dans l’aménagement urbain écoresponsable et cyclable. La pratique urbaine des déplacements habituels cyclistes s’est considérablement accrue dans les centres villes de plus de 100 000 habitants par suite du développement des vélos mis à disposition au public par les municipalités. Une nette amélioration consiste aussi en l’apparition des VEA : les vélos à assistance électrique qui ouvrent le champ des déplacements cyclistes à d’autres tranches de la population, une population plus âgée ou moins portée sur l’exercice physique. Depuis 2017, une politique publique nationale s’inscrivant dans la loi d’orientation des mobilités, promeut ces pratiques en proposant des aides à la fois logistiques et financières aux territoires.

Un autre moyen que trouvent les Français pour minimiser leur recours individuel à l’automobile est aussi la mobilité partagée, le covoiturage, la location de voitures entre particuliers ou encore l’autopartage. Il s’agit là de choix permettant aux automobilistes de continuer à se déplacer en voitures en tentant cependant de minimiser leurs impacts carbones. Le covoiturage enregistre le taux de pénétration le plus élevé au sein des populations avant le vélo. Adapter son quotidien pour le bien commun et la cause environnementale.

De la même manière que les bicyclettes, l’essor de la trottinette électrique re-popularise l’usage de la trottinette pour se déplacer tout comme le skateboard, moyen de déplacement populaire surtout pour les plus jeunes. C’est une façon d’allier mouvements, sports et passe-temps que les adolescents et jeunes adultes peuvent utiliser habituellement avec indépendance.

Ces nouveaux et récents moyens de locomotion apparaissent comme une énième alternative à l’usage quotidien de la voiture, alors pourquoi ne pas tenter de changer vos habitudes et de se déplacer en limitant nos dégâts pour la planète ? La liste est longue, le Nouvel An arrive avec ses bonnes résolutions, choisissez seulement entre ces différentes opportunités bienséantes qui s’offrent à vous.

« L’ART VALORISE LES TRANSPORTS EN COMMUN »

Saviez-vous que des artistes par milliers ont décidé de rentabiliser le temps passé dans les transports en commun par l’art et en particulier les croquis ? Quelle meilleure inspiration qu’une foule collective aux similitudes et disparités infinies ? C’est le cas du groupe des Commute Sketches, communauté artistique créée il y a seulement quelques années pour partager leurs visions, interprétations artistiques de ce qu’il se passe au sein des transports en commun. Bien que fondé par des artistes singapouriens, le groupe et le partage de productions et expériences s’étendent désormais à de nombreux autres pays. Erwin Lian, artiste et professeur de Singapour à l’origine du mouvement, s’exprime comme séduit par les différents visages inconnus dans ces endroits paisibles amenant les voyageurs vers des destinations communes. Pour lui, les usagers des transports publics constituent « un cadre unique, sûr et condensé pour pratiquer ».

Dans la même optique, des programmes sont mis en place par des lignes de métro comme Croquer la ligne au Canada incitant les individus à partager et envoyer leurs œuvres ensuite affichées le long des lignes. C’est une façon d’apporter une promotion publicitaire aux artistes tout en développant cette nouvelle discipline du croquis de transports. La beauté de ces dessins réside probablement dans le fait que les voyageurs aimantés à leurs téléphones portables, n’ont même pas conscience d’être pris pour muses. L’intérieur d’un car est touchant. L’intérieur d’un car lie un ensemble d’inconnus en une grande famille pour les quelques minutes du trajet collectif de chacun. Ces artistes capturent ces grandes familles pour en faire de véritables œuvres d’art aux styles et impressions variés.

« L’art doit être présent dans les espaces publics », c’est Renate Herrman qui prononce les mots à l’initiation du projet des arrêts de bus artistiques avec le soutien de l’Association des Beaux-Arts et des artistes, sponsors de la ville de Fellbach. Attendre le bus devient ici une rencontre artistique en donnant un visage unique aux gares, arrêts de bus sous la bannière du « weart the city ». Cette volonté combat plusieurs modes de pensée, à commencer par l’idée selon laquelle culture et art ne sont réservés qu’à d’infimes groupes élitistes de la société. Renate Herrman et la ville allemande tentent par là de populariser de nouvelles approches créatrices via un accès plus égalitaire en investissant culturellement dans des infrastructures publiques déjà existantes, régulièrement et longuement empruntées par les citoyens. L’artiste Valentin Vilanov fait partie de ce fort projet où l’autobus rencontre l’art. Il intègre les arrêts de bus en remplaçant les vitres normales par des impressions inversées et translucides de motifs aux couleurs vives. Le plus de ces Arrêts de bus artistiques, c’est qu’ils sont entièrement financés par des entreprises locales, le projet est ensuite porté exclusivement par la municipalité bénéficiant des prestations honorifiques des Beaux-Arts. L’apport visuel pour la ville est bien-sûr décisif, mais le projet est également idéal pour les artistes régionaux lancés sur les devants de la scène culturelle locale, vivante et accessible. L’occasion ici est aussi de valoriser les transports en commun, d’inciter les citoyens à se déplacer davantage en bus grâce à des espaces artistiques bien entretenus par le public et générant des ondes positives.

Exemple de croquis – Commute Sketches

Comment

This post doesn't have any comment. Be the first one!

hide comments
Follow
...

This is a unique website which will require a more modern browser to work!

Please upgrade today!