
C’est durant la dernière semaine du mois de novembre que des actions de sensibilisation sont mises en place par des porteurs de projet divers : collectivités territoriales, entreprises, associations, établissements éducatifs jusqu’aux particuliers. Coordonnée par l’ADEME, agence de la transition écologique, ces 7 jours se caractérisent par un temps fort de mobilisation pour inspirer sur les gestes de production et consommation allant dans le sens de la prévention des déchets. S’organisant autour de manifestations et d’événements interactifs, cet éveil des consciences s’adresse à des publics définis ou bien larges : étudiants, scolaires, salariés…Du 19 au 27 novembre, vous apprendrez donc à mieux consommer, mieux produire, prolonger la durée de vie des produits et recycler… Le principe, c’est donc globalement d’apprendre et d’avancer de quelques pas pour réduire notre impact environnemental.
Cette semaine de prévention s’articule autour de six grands thèmes majoritaires : les déchets (suremballage, éco-conception, produits jetables), les déchets dits dangereux, le gaspillage alimentaire, la promotion du compostage, le nettoyage, le réemploi/ la réparation et la réutilisation.
Les enjeux ?
Les déchets sont générés à chaque étape du cycle de vie d’un produit, et sont occasionnés par tout type d’acteur économique. Si la France a tendance à s’introduire dans une meilleure valorisation des déchets, son bilan environnemental n’en reste pas moins radicalement problématique. Ce sont des centaines de millions de tonnes de déchets qui sont annuellement produits au sein de notre métropole. Aujourd’hui, chaque Français produit en moyenne 590 kg de déchets ménagers par an. La surconsommation caractéristique du monde du 21ᵉ siècle a mené la quantité de déchets a doublé en 40 ans.
Face à ce bilan effrayant, la réduction des déchets est donc une démarche essentielle pour limiter nos impacts sur l’environnement en économisant les matières premières épuisables tout en diminuant le coût de nos déchets.
Et la culture dans tout ça ?
Upcycling artistique
L’écologie est indéniablement une science qui a pris une ampleur internationale et menaçante aux yeux du grand public. Entre écoresponsables, militants, climatosceptiques, la discipline est finalement placée comme cette grande menace pesante de l’environnement en perdition. Les sciences environnementales occupent ainsi de plus en plus une place prépondérante dans les préoccupations des citoyens : pas loin de 75% de la population française se considère plus sensible aux enjeux environnementaux et aux défis écologiques. Si ces chiffres sont prometteurs, il ne faut pas oublier les disciplines gravitant autour de cette question majeure. « Zéro déchet », sur cyclage, récupération, deviennent des termes à consonance universelle que vous connaissez tous.
La culture et l’art, en constante adéquation avec les thématiques contemporaines majeures, ne manquent ainsi pas d’aborder ces interrogations de multiples façons. Pour aller de pair avec la SERD qu’Empreinte aborde, cette semaine, ce sont les artistes récupérateurs que nous vous présentons. Les artistes, nos observateurs du monde, viennent comme la majorité s’investir auprès de la cause verte. Les créateurs en question récupèrent artistiquement des objets pour leur offrir une seconde vie de chef-d’œuvre. Ces récupérateurs, qui ne manquent pas de popularité de nos jours, ne sont pourtant pas nouveaux et apparaissent dans les années 60, temps de déconstruction et bouleversements des arts.
Le précurseur du mouvement n’est nul autre que le génie hors norme Pablo Picasso qui intègre en 1958 des matériaux « grossiers » dans son œuvre Tête de Taureau se sculptant via un guidon et une simple selle de vélo.
Autre pionnier de la matière, l’artiste franco-américain Arman s’impose avec ses « déchets statufiés », ensemble de sculptures et installations s’inscrivant dans le courant du Nouveau Réalisme.

Tête de taureau – Picasso
Parmi ces artistes engagés se tient sans vergogne Chris Jordan, photographe américain révélant via la technique de la photo mosaïque ce qu’il désigne comme le délire du consommateur menant à des montages de déchets. Sa vague de déchets prête à se briser de 2009, en référence à Hokusai, est sa composition la plus connue et la plus engagée à chaque étape de sa composition : l’ensemble du plastique de l’image a été collecté dans l’Océan Pacifique. Très bon exemple de comment allier gestes militants et chef-d’œuvre culturels.
Mary Ellen Croteau, figure féminine du mouvement, s’adresse directement aux absurdités des normes sociales. L’artiste de Chicago, travaille avec des déchets plastiques non recyclés par choix pour démontrer les quantités titanesques d’ordures que l’être humain inflige à l’environnement. Elle signe son travail avec ses touches impressionnistes ainsi que par la variété des techniques utilisées entre peinture à l’huile traditionnelle à la photographie en passant par le xerox et l’assemblage.

Fonte des glaciers – Mary Ellen Croteau
Les artistes francophones contemporains rejoignent aussi cette mouvance de revalorisation d’objets destinés à mourir. Sur le devant de la scène de l’upcycling artistique français s’imposent David Auboué et son recyclage avec ses composants électroniques, ou encore Étienne Cyr sculpteur d’assemblages qui laisse s’exprimer son génie via des objets délaissés en tout genre.
Comme compris, ce sont des centaines voire des milliers d’artistes qui font le choix de la prévention des détritus pour sensibiliser le grand public à la préservation de notre planète. La liste est longue, comme eux, laissez-vous convaincre par ces réflexes écologiques qui changeront votre vie et la nôtre.